Il se trouvait sur son lit, réfléchissant à un futur lointain et pourtant déjà inexistant, se demandant encore ce qui l’avait amené jusqu’ici.
Il se revoit mener une vie morne se résumant à pointer au travail, ranger les rayons répondre aux questions a la con de moutons de clients, rentrer le soir en s’éclatant la gueule a coup de joint pour mieux oublier la journée et mieux commencer la suivante dans un brouillard opaque.
Car tel était la façon dont il voulait vivre sa vie, la parcourir à l’aveugle, fonçant dans un possible mur quitte à s’éclater au sens propre. Du terme.
Pour le moment, il rongeait son frein, un éventuel déclic en attente dans sa tète, celui-ci allant se déclencher à un moment ou l’individu n’allait pas s’y attendre.
Ce jour arriva, il partit vers 7H30 de chez lui, prenait à manger sur la route, entrait dans le magasin ou il travaillait pointait, puis montait à l’étage ou il était de service et attendait tel un rat mort que tout se bouge un peu en ce début de matinée.
Rien de plus ne se passait que d’habitude, puis en revenant de son déjeuner, il croisait un ami, tailla le bout de gras avec lui, ce genre de moment était bien appréciable pour lui.
Il pouvait discuter avec les amis de passage, tout en se déplaçant dans l’étage en rangeant les bricoles, jusqu'à ce moment inédit pour lui ou à l’autre bout du micro central se fait entendre une voix l’appelant à se présenter chez le directeur du personnel.
Il dit au revoir tout en sortant de sa bouche avec un brin d’humour, quelques mots qui allaient se révéler trop proches de ses pensées qui auraient du restées à l’état d’embryon.
Il cogna à la porte, le directeur du personnel lui somma de maniere froide de s’asseoir et commença par lui demander avec une arrière pensée bien trop perceptible son emploi du temps de la matinée.
Il lui dicta par oral, les quelques rares actions de la journée en rajoutant un minimum histoire de montrer qu’il travaillait malgré le peu de boulot à faire.
Puis tout s’accéléra d’un coup et l’homme se montra ouvertement menaçant envers sa personne, lui parlant de jeux volés dans une vitrine censée être sous sa responsabilité. Pire encore les clés de cette dernière étaient le plus souvent avec lui l’accusant encore un peu plus.
Plus il essayait de se défendre, plus les moyens de pression montaient en force le laissant avec de moins en moins de défense et le mettant peu à peu à nu devant cette situation qu’il n’avait à aucun moment envisagé.
Assis devant le bureau, deux blisters s’abattant violement sur la surfaçe suivi d’un cutter avec une voix lui disant de leur montrer la façon dont il s’y était pris pour dépecer ces derniers.
Il avait beau récuser chaque accusations, rien n’y faisait, chaque mots qu’il lançait était contré en vol par une attaque assassine plus violente encore, au bout d’un moment il me montra un dossiers contenant les dires de témoins.
Une première heure passée dans le bureau et des multiples redites à propos de sa journée commençait à le casser psychologiquement, les menaces de tout genre allaient finir par faire effet sur l’adolescent encore bien trop fragilisé pour survivre pleinement à tout ça.
Mais tout n’est pas simple pour s’avouer coupable et ainsi en finir avec tout ça, faut il encore avouer quelque chose de vérifiable et bien vite tout cela peut s’avérer un calvaire.
Que faut il retirer de ce jour du 11 mars 1996, qu’il marqua un virage dans sa vie, celle d’y voir une peur quasi animale de l’autorité qui peut briser un individu par un simple soupçon, il lui fallut des années pour se remettre de cet évènement et jura de ne plus jamais avoir à faire au monde de l’entreprise classique.
Dans quel but et comment y parvenir ?
Il était bien trop tôt pour en décider et le pouvait il alors a ce moment précis
Finalement quelques années après et alors que sa vie n’avait pas encore pris le tournant que l’on connaît, il lut le journal local et y apprit l’arrestation d’un mec de la sécurité arrété pour multiples vols qui accusait les stagiaires et apprentis de ses différents larcins et tout cela dans son ancienne entreprise,
Le gout amer que lui laissa cette vérité qu’il n’attendait plus, eut fini de construire sa nouvelle identité et de laisser l’ancienne au placard.